FAQ
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Les questions les plus fréquemment posées :
30% de la population est hautement sensible selon 2 études internationales de 2018. Il s’agit tout simplement d’une sensibilité supérieure à la moyenne. Ce tempérament s’exprime par des ressentis plus intenses et plus variés, ainsi qu’une façon plus profonde et plus précise de traiter les informations. Les personnes très sensibles ont besoin de plus de temps pour assimiler les stimuli. Le terme « hyper-sensible » est récent, mais les personnes sensibles ont toujours existé. Elles étaient appelées différemment avant : timide, farouche, susceptible, etc.
De nombreuses personnes se reconnaissent dans cette façon d’être au monde. Elles ont un fort besoin de reconnaissance, d’approche positive de la sensibilité et de conseils pour mieux vivre leur particularité.
Ces études ont été menées dans les pays anglo-saxons. On peut donc imaginer que cette proportion de 30% d’individus hautement sensibles varie d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre : elle est seulement indicative.
1 – L’hypersensibilité est-elle héréditaire ?
Pour Elaine Aron, une des pistes sur les origines de la sensibilité élevée est potentiellement génétique, mais rien n’est encore sûr de ce point de vue. L’autre piste concerne l’environnement. N’oublions pas que la culture nord-américaine accorde beaucoup d’importance à la génétique. A Boston, le Dr B. Van der Kolk fait partie des exceptions puisqu’il apporte de très nombreux cas de sensibilité élevée dérivant de traumatismes. En Europe, à partir de Freud, Jung et Dabrowski nous pensons que la sensibilité élevée plonge ses racines dans l’histoire de la personne depuis sa vie intra-utérine et dans l’histoire familiale sur plusieurs générations.
Nous disposons de très peu d’études pour répondre à cette question, et celles qui existent sont contestées, car elles ont été effectuées auprès de petits échantillons, insuffisamment représentatifs. Néanmoins, elles ouvrent la voie et estiment qu’environ 40 % des personnes ultrasensibles présenteraient une petite différence génétique au niveau de l’utilisation de deux neurotransmetteurs (ou hormones) : la dopamine, hormone de l’énergie, et la sérotonine, hormone du calme et du bien-être. Les personnes concernées utiliseraient moins bien ces neurotransmetteurs, ce qui les prédisposeraient à une plus grande fatigue, à l’irritabilité et au découragement, voire à l’anxiété et à la dépression.
Pour toutes les autres personnes hautement sensibles, l’origine de leur particularité viendrait de leur histoire dès la vie intra-utérine, de leur environnement, de leurs traumatismes et de leurs maladies. De surcroît, les études en épigénétique révèlent que les traumatismes modifient certains gènes. D’une génération à l’autre, les épreuves vécues par les parents sont transmises aux enfants sous la forme d’un nouveau patrimoine génétique.
Plus encore, l’héritage d’une sensibilité élevée découle de la façon dont les parents vivent leur sensibilité, en parlent, la valorisent et laissent leurs enfants l’exprimer ou non. Voilà pourquoi, bien souvent, des parents ultrasensibles élèvent des enfants ultrasensibles.
2 – Quelle est l'influence de l’environnement ?
L’environnement a une très grande influence sur le devenir de la sensibilité de l’enfant. Tous les enfants naissent extrêmement sensibles. Leur « cerveau rationnel » se développe progressivement jusqu’à l’âge adulte, alors que leur « cerveau émotionnel » est opérationnel dès la naissance. Cette influence peut prendre deux formes opposées. Dans les environnements qui acceptent bien la sensibilité et la valorisent, la sensibilité de l’enfant va être très bien accueillie, encouragée et soutenue. L’enfant va naturellement développer sa sensibilité, savoir comment l’exprimer et se sentir bien avec elle. A l’inverse, dans les familles qui sont mal à l’aise avec la sensibilité, ou qui refusent les émotions, l’enfant est déconcerté. Il doit apprendre à contenir, si ce n’est à refouler toutes les manifestations de sa sensibilité, en bridant ses émotions et en rejetant ses intuitions. Sa sensibilité devient encombrante et va lui poser un problème insoluble. C’est ce dernier type d’environnement, encore majoritaire, qui exige de « gérer » ses émotions. Bien entendu, il existe des environnements plus mitigés, accueillant modérément la sensibilité, acceptant certaines émotions et pas d’autres, etc.
3 – L’hypersensibilité est-elle un désordre psychique ?
Non. L’hypersensibilité n’est ni une anomalie, ni une maladie, ni un désordre psychique. Il s’agit d’un tempérament. Elle ne relève pas de la psychiatrie. Tous les auteurs sont d’accord sur ce point. Il n’est pas nécessaire de la « soigner », de la « normaliser », de la « gérer » ou de s’en débarrasser.
4 – Le cerveau des PHS est-il différent ?
Non. Les personnes hautement sensibles ont le même cerveau que les autres. Une croyance a circulé quelque temps sur une utilisation privilégiée de l’hémisphère droit du cerveau, qui aurait expliqué une différence fondamentale avec le reste de la population. Cette explication a été complètement démentie par une étude américaine très sérieuse. Les différences que l’on observe concernent l’activation plus nette de certaines zones cérébrales chez les personnes hautement sensibles, comme l’insula, qui est le centre de la conscience de soi. De même, les centres de la douleur et les neurones miroirs montrent une activation plus intense, ce qui est une confirmation (non une cause) de la plus grande sensibilité à la douleur et d’une empathie plus développée.
5 – Les femmes sont-elles plus hypersensibles ?
Non. La parité est rigoureusement respectée. Il existe autant d’hommes que de femmes hypersensibles. La seule différence est culturelle, elle concerne la façon de considérer et d’exprimer sa sensibilité. Les hommes ont encore tendance à nier leur sensibilité ou à ne pas la montrer. Ils ont plus de mal à se reconnaître comme « hypersensibles ».
6 – Y a-t-il une différence entre ultrasensibilité, hypersensibilité et hyperesthésie ?
L’hyperesthésie désigne l’intensité des sensations face aux bruits, lumières, odeurs, saveurs, matières ; face aux mouvements, rythmes et vibrations aussi. L’hypersensibilité combine hyperesthésie et intensité des émotions, avec un traitement en profondeur des informations, une saturation due à l’hyperstimulation et un grand sens des détails. L’ultrasensibilité correspond à une extrême sensibilité complétée par une forte empathie, une grande créativité et beaucoup d’intuition.
7- En France on utilise le terme "hypersensible" : en quoi est-il incorrect ?
Le grand problème posé par les mots “hypersensible” et “hypersensibilité” est qu’ils appartiennent au monde médical, qui est le monde de la pathologie, non de la santé.
Dans le domaine médical, qui est celui des maladies, on va trouver toutes sortes d’hypersensibilité : de la peau, du vagin, du pénis, du côlon, nerveuse, à certains composants, aliments, médicaments ou certaines substances, aux ondes électromagnétiques, etc.
Voilà pourquoi il est nécessaire de parler de haute sensibilité, comme les anglo-saxons, ou d’ultrasensibilité, comme les artistes francophones du 19e siècle.
Bien entendu, certaines personnes hautement sensibles ou ultrasensibles peuvent présenter des “hypersensibilités” au sens médical.
8- Ultrasensible est-ce encore plus fort que "hypersensible" ?
Non, ces deux termes sont synonymes, avec une distinction qui a son importance, puisque “hyper” est un préfixe grec qui désigne l’excès (trop), alors que “ultra” est un préfixe latin qui désigne le plus haut degré d’une caractéristique. Ultrasensible est valorisant (contrairement à hypersensible qui est péjoratif). Ultrasensibilité correspond exactement à la définition de la haute sensibilité donnée par Elaine Aron, la pionnière américaine.
9 – Quels sont les inconvénients et les avantages de la sensibilité élevée ?
Les inconvénients concernent le fait d’être impressionnable, fatigable, de vivre les choses au premier degré, de se sentir à vif, sans filtre, surexposé, etc. Les avantages sont foisonnants : délicatesse, finesse, subtilité, sens du détail, observation, approfondissement, authenticité, honnêteté, écoute, empathie, créativité, intuition, engagement pour préserver la planète, générosité, solidarité, quête spirituelle, etc. Pour que ces qualités deviennent des atouts, il est nécessaire de les aimer, de les développer, de les entretenir et de les pratiquer de façon concrète au quotidien.
10 – Pourquoi les hypersensibles vivent-ils en général leur hypersensibilité de manière négative ?
Nous vivons bien ce qui nous apporte légèreté, reconnaissance, valorisation, aisance et capacité d’action dans le monde. Or, de très nombreux enfants très sensibles entendent régulièrement des critiques, de moqueries et des reproches sur leur sensibilité élevée. Ils se sentent alors différents, puis diminués, enfin incapables d’être reconnus comme valeureux par leur entourage. Ils en concluent donc, selon la grille de lecture de la société, qu’ils ne sont « pas comme les autres », qu’ils ne sont pas « normaux », qu’ils posent « problème ». Du coup, ils intègrent malgré eux une mauvaise idée sur eux-mêmes, une image dévalorisante et finissent pas détester leur haute sensibilité.
10– Comment être heureux quand on est très sensible ?
– Il est nécessaire de se libérer des fausses croyances invalidantes, qui considèrent la sensibilité comme un problème, voire une anomalie. – Une fois que l’on est convaincu que la sensibilité est réellement une qualité fondamentale, on comprend qu’il est vital d’en prendre soin, de mieux la connaître et de la développer. – Enfin, il vaut mieux s’entourer de personnes qui nous acceptent et choisir une façon de travailler correspondant à notre sensibilité.
11 – Comment faire de sa fragilité une force ?
– Accueillir chaque émotion, l’écouter, apprendre d’elle. Cela demande un peu de patience et de persévérance, beaucoup d’amour, et cela change réellement la vie. – Trouver un domaine de pratique de sa créativité : danse, chant, théâtre, musique, peinture, dessin, sculpture, photographie, écriture mais aussi cuisine, jardinage, bricolage, etc. – Cultiver les bonnes relations, les relations fiables et authentiques, celles où l’on se sent accueilli(e), exister soi en entier, reconnu(e) pour qui l’on est vraiment et profondément respecté(e). Par ailleurs, un lien profond avec la nature et une démarche d’ouverture spirituelle, quelle qu’elle soit, aide énormément les ultrasensibles. Enfin, la rencontre d’un véritable amour, une relation amoureuse faite d’écoute, d’intimité partagée, de vraie tendresse et de créativité commune est un vecteur d’épanouissement fabuleux pour les personnes très empathiques et très sensibles.
12- Comment trouver une personne aimante lorsqu'on est très sensible ?
Pour une personne ultrasensible (hautement sensible), la relation amoureuse est d’autant plus importante qu’elle peut lui apporter la compassion, la compréhension, la douceur, la joie, le respect, la stabilité et l’épanouissement créatif dont elle a besoin. Cela peut être long de trouver la personne juste.
Les ultrasensibles sont très marqués par le manque de compréhension et de respect, les injustices, les manipulations, le mépris, les moqueries, mais aussi par les relations qui se sont mal passées ou qui se sont mal terminées. Ils risquent de croire qu’ils ne sont pas faits pour l’amour ou qu’ils ne vont pas rencontrer la bonne personne.
Le plus important est de rester soi-même, de s’écouter et de ne pas se forcer. Ainsi, au fil du temps, grâce aux expériences et aux apprentissages, grâce à une communication de plus en plus précise, à la capacité à poser ses conditions et ses limites, il est possible de rencontrer une personne avec qui il est possible de cheminer de façon sensible, intelligente et créative.
13- Comment sont les enfants hautement sensibles ?
– Ils sont incommodés par les bruits trop forts, les lumières agressives, les cris, les émotions virulentes, les conflits, les injustices, les violences…
– Ils sont perturbés par les changements de repères, d’habitudes, de routines, de programmes.
– Ils perdent leurs moyens lorsqu’ils sont observés, moqués ou critiqués.
– Ils ont besoin de plus de temps pour apprendre à réaliser une nouvelle tâche.
– Ils saturent et se fatiguent plus rapidement, donc ils ont aussi besoin de faire des pauses plus souvent et de bouger régulièrement.
– Ils ne supportent pas les excitants (café, thé, chocolat, sucre) et bénéficient d’une alimentation saine, facile à digérer, ajustée à leurs goûts.
– Bien qu’ayant souvent du mal à s’endormirt, ils ont généralement besoin de plus de sommeil que les autres enfants.
14- Comment favoriser l'inclusion dans les classes ?
L’enseignant(e) explique qu’il y a différentes formes de sensibilité dans la classe et que certains enfants ont besoin de plus de calme, de temps, de repos, de délicatesse et de sincérité que d’autres, qu’il y a de la place pour tout le monde, que toutes le formes de sensibilités sont respectables et qu’il est possible de bien s’entendre ensemble pour favoriser un bon climat scolaire.
La création d’un coin refuge, où se reposer en cas de fatigue ou de saturation, aide nettement les enfants ultrasensibles et facilite la vie en groupe.