Alexandra est formée à l’accompagnement de la haute sensibilité par l’Observatoire. Son travail d’accompagnement des enfants, dans toutes leurs singularités, est une inspiration éclairante, cultivant avec soin et allégresse la richesse du vivant sensible et dessinant des lendemains plus conscients et plus sensibles.
Mai, joli mois de mai. Mois des premières chaleurs qui permettent aux robes de sortir des armoires, des premiers rayons de soleil qui brûlent délicieusement la peau, celui aussi de mon anniversaire qui est toujours une journée pleine d’amour, des jours fériés qui nous offrent des moments de liberté, des premières terrasses qui redonnent le sourire. C’est pour moi le mois du renouveau, du début d’un nouveau cycle, d’une nouvelle année de vie. Vous l’aurez compris, j’aime ce joli mois de mai qui ne ressemble à aucun autre.
Mais Mai (je ne pouvais pas ne pas la faire) annonce le début de la fin, celle de l’année scolaire. Et cette année, ce début a un goût particulier car je suis avec mes élèves depuis l’an dernier. Deux ans ! Déjà deux ans ! Que le temps passe vite ! Ils sont arrivés tout petits et ils ont bien grandi. Ils ont appris à se connaître pour mieux se comprendre, pour identifier leurs forces et leurs faiblesses, pour se faire confiance. Ils ont appris à se connaître pour mieux comprendre et accepter les autres.
J’avais envie de vous retracer rapidement deux ans de « travail » en classe, de découverte personnelle, avec pour secret espoir que ces enfants grandissent plus sereinement, plus en confiance et heureux. Ce travail sur moi ayant été une révélation personnelle qui m’a permis d’être aujourd’hui plus sereine et alignée, j’ai eu envie d’en faire profiter les personnes qui m’entourent y compris mes élèves.
En début de CE1, nous avons parlé des émotions grâce à des livres, des films et surtout de longues discussions. (N’hésitez pas à me contacter pour avoir des références, le mieux étant via Instagram sur mon compte @alexandradevaux8). Puis nous avons lu le magnifique album de Saverio Tomasella et Karine Hyenne « La grande sensibilité d´Achille » tout en travaillant ensemble sur les cinq sens, c´est indispensable quand on parle de haute sensibilité. Comprendre que nos sens nous permettent de collecter des informations sur le monde qui nous entoure, qui nous font nous sentir bien mais aussi parfois nous mettent en situation de réel mal-être, c´est aussi se connaitre. Découvrir qu’une musique, une odeur, une texture peuvent nous apaiser, c’est trouver facilement des solutions lors de moments où l’on ne se sent pas bien. Je leur ai expliqué aussi ce qu’est l’empathie. Toutes ces discussions ont eu pour effet immédiat de renforcer la cohésion du groupe. Eux qui étaient très autocentrés ont appris à s’ouvrir aux autres, à prendre soin de l’autre, des autres. Et depuis, on n’a plus aucune gêne à choisir un livre en le sentant.
En CE2, nous nous sommes focalisés sur les atypies en lisant l’album de La Zébrelle « La Zébrelle part à la découverte de la neurodiversité ». L’occasion de parler du fonctionnement du cerveau, de la dyslexie, de l’autisme, du haut potentiel et de l’hyperactivité. Comprendre que nous ne fonctionnons pas tous de la même manière est fondamental pour moi, c’est la première marche vers l’acceptation de soi et de l’autre. J’ai coutume de dire à mes élèves : « Nous sommes tous différents, mais certains sont plus différents que d’autres. » Et je pense qu’ils le comprennent désormais. Je le constate dans leurs comportements les uns vis-à-vis des autres. Il n’y a qu’à voir leur regard plein d´intérêt et entendre leurs questions pour comprendre que ce sujet les passionne. Avec l’école inclusive, les enfants passent leurs journées avec des élèves atypiques sans pour autant comprendre pourquoi ces enfants sont différents à leurs yeux. J’aimerais qu’ils ne disent plus « Il est bizarre » en regardant un enfant, ou qu’ils le rejettent, mais qu’ils puissent se dire « Il est différent, il ne fonctionne peut-être pas comme nous, mais c’est OK ». On peut me traiter d’utopiste mais j’y crois. Le respect et la tolérance s’enseignent mais ils doivent s’accompagner de connaissances, du vocabulaire adapté. Le rejet et le harcèlement viennent souvent de la non-compréhension de l’autre. Et je trouve que les enfants atypiques sont aussi parfois coupables de ces rejets, certainement l’effet miroir. Alors n’hésitez pas à faire ce travail de découverte personnelle pour vous et pour vos élèves, il est profitable pour tous.
Je vous invite d’ailleurs à participer le samedi 27 mai à 15:00 à une table ronde virtuelle dont les participants sont Alban Bourdy, Christine Leclerc-Sherling, Claire Stride, Lorène Ferrandes, Sandra Boré, Nawel Faye, Saverio Tomasella et moi-même, dont le thème est « Jeunes atypiques et éducation : Et si des solutions existaient ? ». Voici le lien de connexion directe : https://us06web.zoom.us/j/89000409114
Au plaisir de vous y retrouver !
A très vite !
Merci 🙏 pour cet article sur le cheminement de la classe sur deux années bien remplie. La différence est une vraie richesse à celui qui sait la reconnaître et l’apprécier à sa juste valeur en la respectant . Le mois de mai est un mois que j’affectionne tout particulièrement aussi car c’est le mois des couleurs multiples qui se déploient les unes après les autres . Chacune avec un parfum délicat et délicieux . C’est aussi le mois de ma naissance. Alors joli et joyeux mois de mai fleurissant 🌼🌸🌻🌺🪷🌞
Merci Isabelle pour tes mots doux